MICRO LOGE - ANTIQUARKS - Toï Toï Le Zinc

MICRO LOGE – ANTIQUARKS // BAL INTERTERRESTRE

Publié le Salle de spectacles

Nous avons le plaisir d’accueillir Antiquarks à Toï Toï le Zinc samedi 26 novembre, dans le cadre d’une soirée Migrant’Scène. En attendant de vous les faire découvrir ou redécouvrir sur scène, nous avons rencontré Richard (chant) et Sébastien (vieille à roue électro), les deux compositeurs et fondateurs du groupe pour leur poser quelques questions.

D’où est partie cette idée de « pop interterrestre » ?

Sébastien : Ok. Commençons par le mot Interterrestre… C’est comme un manifeste : proposer une vraie alternative artistique à l’industrie culturelle mondialisée et ainsi déjouer les systèmes classificatoires pratiqués par les grands magasins et que le public mélomane utilise pour parler de ses goûts musicaux. Bienvenue dans le monde des « étriquettes », domination dans les corps et dans les têtes !

Richard : L’interterrestre parle des relations généreuses qui unissent les civilisations et les générations dans l’Histoire. Chacun de nos répertoires musicaux sert un propos philosophique et esthétique. Par exemple, pour l’album Cosmographes (2011), on s’est amusés à composer une Pop Interterrestre comme un contre-pouvoir à la pop mondialisée ou à la variété internationale… Une proposition cocasse et burlesque interprétée très sérieusement pour expédier les stars stériles dans la froideur de l’espace… Bien sûr, ça ne marche pas, mais nous sommes du côté de la démystification et du désenvoutement. Il faut bien que certains artistes tentent le coup… Notre musique – je dis bien « musique » et pas « chanson » – rappelle aux grands mouvements sociaux qui luttent contre les logiques prédatrices du système néo-libéral, qu’ils peuvent compter sur le vrai désir de certains artistes musiciens de communiquer du sens. Avec le répertoire de , le corps en créole, que nous jouerons pour Migrant’Scène Lyon samedi 26 novembre, nous créons avec le public un espace utopique d’émancipation pour le corps et l’esprit. Une gaieté d’esprit collective qui méprise les coups du sort ! En ce sens, Antiquarks est un pantagruélisme…

Et qui sont les « cosmographes » ?

Richard : Les cosmographes sont des savants populaires qui refusent de laisser le savoir dans une tour d’ivoire, qui traquent sans répit ce que l’Homme fait de mieux pour l’esprit, ses plus belles découvertes.
Sébastien : Nous pouvons tous être, à un moment ou un autre, des cosmographes !

Plutôt roquefort-café au réveil, ou cacao au coucher ?

Richard : Pour moi plutôt rock fort ! Oui, je suis plutôt fromage le matin…
Sébastien : Oui je dirais pareil… Quoi que, un peu tisane le soir en ce moment ne me ferait pas de mal.

La chose la plus improbable qui vous soit arrivée sur scène ?

Sébastien :(…) dans un bar à Bordeaux, le Café Des Moines, en 2011. Le public est assis et écoute attentivement notre musique, les applaudissements sont chaleureux. Tout va bien. A un moment, un type seul à une table s’agite et manifeste. Il pose son index gauche sur sa tempe pour dire que nous sommes fous, et secoue l’index de l’autre main en signe de désaccord. Comme si nous avions commis un sacrilège. A la fin du concert Chouchou, le bassiste, va le voir puis me dit, amusé, d’écouter ce que ce monsieur veut nous dire : « Vous ne pouvez pas jouer du mineur sur du majeur ! ». C’est notre histoire : faire des choses inattendues…

Richard : hé oui, il n’y a pas que l’industrie culturelle néolibérale et ses marchandises omnibus qu’il faut culbuter… Il y a aussi l’académisme, autre monde d’autosuffisance avec ses mondanités et ses flatteries. Nous préférons l’irrévérence sacrilège des intellectuels hérétiques comme Bourdieu, Foucault, Deleuze, etc. Si Pascal nous rappelle très justement que « la vraie philosophie se moque de la philosophie », alors parions que la vraie musique se moque de la musique. En Occident, cette autodérision pratiquée à grande échelle nous ferait le plus grand bien…

Vous existez depuis 11 ans et pas de clip d’Antiquarks sur le net. Pourquoi ? Vous préférez la captation live ?

Richard : Pour nous, l’imaginaire et l’imagination sont source de vie ! Ils donnent à croire que mille voies peuvent mener au rêve. Rien à voir avec la tyrannie de l’image. Or, tous les groupes font des clips aujourd’hui… Mais que sert un clip ? Un nombre de « vus » et l’image, ou une véritable révélation artistique ? En tous cas, cela n’a jamais été une priorité de faire un clip. Nous aimerions plutôt concevoir un documentaire-fiction avec d’autres artistes pour encourager le désir de grandir dans ce monde par une conscience ludique.

Sébastien : En attendant, je me suis porté volontaire pour fabriquer de toute pièce un clip d’animation pour le titre « Pigs Bridge », en lien avec le Live et le livre, sorti en octobre 2015. Regardez-ça et faites tourner… 

Le mot de la fin ?

Richard : Tu en as plus qu’assez d’assister, impuissant, à l’errance des musiques généreuses et inspirées, celles qui donnent le sourire, celles qui te plongent dans une jouissive émotion extatique ?! Et, sans oser le dire, tu trouverais amusant d’appuyer sur le bouton pour expédier les stars stériles et leurs produits culturels de masse infantilisants dans les limbes ou la froideur de l’espace ?! Alors, n’hésite plus… Rejoins notre joyeuse vérité utopique pour nourrir et fertiliser la fête égalitaire et universelle de tous les corps et de tous les esprits. Wawiwah !

Atelier + concert samedi 26 novembre à Toï Toï le Zinc !

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